Paula Kaori Nishijima

  Artiste EMAP

En résidence à LABoral Centro de Arte y Creación Industrial (ES) (en collaboration avec Marlén López)

https://emare.eu/artists/paula-nishijima-in-collaboration-with-marlen-lopez

Série – The anti-genealogy of particles

Paula Nishijima s’intéresse à la nature triviale et pourtant en expansion des pommes de terre. Leur tubercule charnu présente des nœuds – aussi appelés « yeux » – d’où jaillissent de nouvelles pousses et racines. Ces yeux deviennent alors les portails de nouvelles histoires et définitions. Leur corps multidimensionnel de croissance porte en lui le potentiel d’incarnation de différents univers. L’artiste aime les pommes de terre bleues parce qu’elles viennent du ciel et non de la terre.

Dans la série The anti-genealogy of particles, très inspirée par Gilles Deleuze[9], les pommes de terre ne sont pas définies par leur propre nature mais par leur potentiel à « devenir bleues ». Leur couleur antinaturelle revendique le droit de diffuser les particules qui ne sont pas celles dont nous avons hérité, mais celles que nous avons modifiées.

 

Games of Swarms

Game of Swarms explore la façon dont les organismes vivants travaillent ensemble sans contrôle central pour s’adapter aux conditions changeantes. S’appuyant sur les théories de l’auto-organisation et de l’intelligence en essaim – communes au comportement collectif des systèmes naturels ou artificiels décentralisés –, l’œuvre de Paula Nishijima se matérialise par une pièce audiovisuelle et un jeu coopératif qui guident les participant·es vers de nouvelles formes de relations davantage fondées sur la coopération que sur la compétition. Les règles du jeu sont co-créées à travers une série d’ateliers ouverts au public.

Avec une équipe de biologistes de trois centres de recherche différents, l’artiste se concentre sur le comportement collectif des fourmis, des abeilles et d’une moisissure visqueuse, Physarum Polycephalum, un protiste de forme rhizomatique sans cerveau, doté d’une grande capacité d’apprentissage et de résolution de problèmes complexes. Elle s’intéresse à l’étude de ces organismes car ils présentent des systèmes efficaces qui survivent sans contrôle ou hiérarchie mais par la coopération entre les parties, remettant en cause le vieux principe de « loi du plus fort ».

Paula Nishijima

http://paulanishijima.com/

« Je suis une artiste visuelle dont la pratique, axée sur la recherche, se déploie au carrefour des sciences de la vie, des technologies et des pratiques sociales participatives. La relation entre les motivations individuelles et collectives est au cœur de ma pratique artistique, à travers laquelle j’explore comment de nouvelles significations, valeurs et éthiques sont (co-)créées par des processus participatifs et collaboratifs. Je cherche à explorer les identités individuelles en tant qu’héritage historique des constructions sociales et culturelles humaines, en encourageant leur remise en question et la construction collective de nouveaux modes de relation au monde. Je considère l’art comme un moyen de fournir l’expérience incarnée qui manque à la théorie elle-même et d’aider à rendre compte des nouvelles significations qui émergent parallèlement à notre société technologiquement médiatisée. De telles transformations impliquent de nouvelles formes de relations éthiques entre les individu·es et les systèmes, pour lesquelles je vise à passer de modèles historiques oppressifs de contrôle à une production collective de pouvoir. »